Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'info au coin de la rue!

L'info au coin de la rue!

Si vous vous sentez prêts à lire les articles de quatre "newsovaures", alors vous avez cliqué sur le bon lien!


Fluctuat nec mergitur?

Publié par Chloé sur 20 Avril 2015, 09:52am

Catégories : #Chloé

Fluctuat nec mergitur?

C’est une question qu’il est légitime de se poser à la vue de la nouvelle réforme proposée par la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem. Si tout le monde s’accorde à dire que le collège a besoin d’une réforme urgente, en revanche personne ne comprend les décisions récentes de madame la ministre.

 

« Par ici la bique », vous dîtes?

« Rosa, rosa rosam, rosae, rosae, rosa… » : voici un éternel refrain que les collégiens du futurs ne connaîtront sans doute pas. A partir de la rentrée 2016, le latin deviendra un « EPI », ou « enseignement pratique interdisciplinaire ». Autrement dit, un animal en voie de disparition. Fini les mots parisyllabiques ou imparisyllabiques, fini aussi l’accusatif ou le datif, fini les mots neutres ou les déclinaisons. Au collège, on fera tout au plus de la « culture latine », dispensée par des professeurs de français ou d’histoire. En clair, les cours ressembleront d’avantages à une lecture des aventures d’Astérix et Obélix qu’à l’étude approfondie de la Guerre des Gaules.

Pourtant, le latin est le garant d’un enseignement efficace, où l’on apprend à être rigoureux et persévérant. En effet, si Rome ne s’est pas faite en un jour, l’apprentissage de cette langue dite « morte » non plus. D’ailleurs, si tant de personnes croient aujourd’hui que le latin est mort, c’est sans doute parce qu’on a oublié qu’en apprendre les méandres, c’est aussi apprendre ou réapprendre à parler français. Peut-être a-t-on jugé en haut lieu que notre langue maternelle est assez bien connue, parlée et écrite par nos chères têtes blondes pour se dispenser du latin. Lisez Facebook ou Twitter, vous en serez convaincu.

 

Fluctuat nec mergitur?
Peur de l’élite?

Mais voilà, le latin est accusé de favoriser les bons élèves et de participer à la création d’une élite. C’est bien là son moindre défaut. La pratique de cette langue est proposée en option aux collégiens qui entrent en classe de 5ième et on a coutume de dire qu’elle réunirait les bons élèves, ceux-là même qui formeront « l’élite » et dont on a si peur. J’ai moi-même fait du latin au collège, et si nous étions une trentaine à avoir commencé en 5ième, notre professeure animait un cours de seulement 10 personnes à la veille du Brevet. Un cours de langue mais aussi de mythologie, dans lequel j’ai appris des choses fondamentales. Le cours ne regroupait pas que les excellents élèves, qui préféraient la plupart du temps, se la couler douce plutôt que d’avoir à réviser les verbes déponents et autres déclinaisons barbares. Ceux qui faisaient du latin avait une soif de se dépasser et l’envie d’en ressortir grandi.

J’ai arrêté le latin au collège pour mieux le reprendre en Hypokhâgne, où, fort heureusement, il est encore obligatoire. Mon professeur réussissait ce tour de force de rendre le latin « vivant » et par conséquent, éminemment intéressant. Encore aujourd’hui, je n’imagine pas comment on peut faire de littérature, parler espagnol ou apprendre l’allemand sans avoir fait du latin. Mais la locataire du Boulevard de Grenelle, elle, ne doit pas voir les choses de la même façon.

Fluctuat nec mergitur?
Le début de la fin

Le latin n’est cependant pas le seul sur le banc des accusés. Les classes européennes ou bi-langues, elles aussi soit disant « vecteur d’élite », vont être supprimées avec la réforme du Collège. Comment espérer que la France transmette le goût de l’apprentissage des langues si les meilleures formations du secondaires disparaissent? Là encore, il s’agit de cette peur de l’élite, celle que monsieur Peillon avait, en son temps, cherché à étouffer.

Il est vrai qu’il est préférable de ne parler qu’une seule langue mais de mal la parler, que de faire partie de « l’élite ». Ce que madame la ministre ne voit pas, c’est que les bons élèves fuiront vers l’enseignement privé, qui n’est pas tenu de respecter la loi à la lettre. Et cette élite continuera de se former, loin de l’école publique, qui tombera de Charybde en Scylla. Et si madame Vallaud-Belkacem veut se convaincre de l’utilité du latin, elle pourra se rendre place de la Sorbonne, où trône fièrement l’Ecole des Chartes, où le latin demeure encore et toujours la langue officielle.

Où dîtes-vous? A Chartres?

Pardonnez-moi, il s'agit une fois de plus d'élite et d'élitisme...!

 

Chloé 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents